L’autorité fédérale américaine de régulation de l’aviation (FAA), puis l’avionneur Boeing, ont demandé dimanche aux compagnies aériennes de suspendre les vols de 128 avions 777 étant équipés du même type de moteur qui a projeté des débris sur la ville de Denver au cours du week-end.
Quelque 128 avions type de Boeing 777 resteront cloués au sol. Au lendemain d’une spectaculaire panne de moteur sur l’un de ces appareils au-dessus du Colorado, l’autorité fédérale américaine de régulation de l’aviation (FAA) a ordonné dimanche 21 février de procéder à de nouvelles vérifications sur 128 avions commerciaux de type Boeing 777 rapporte la chaîne France 24.
« Après avoir consulté mon équipe d’experts en sécurité aérienne au sujet de la panne de moteur de samedi à bord d’un avion Boeing 777 à Denver, je leur ai demandé de publier une consigne de navigabilité d’urgence qui exigerait des inspections immédiates ou approfondies des avions Boeing 777 équipés de certains moteurs Pratt & Whitney PW4000 », a écrit un responsable de la FAA, Steve Dickson, dans un communiqué publié sur Twitter.
Enquête
« Pendant que l’enquête est en cours, nous avons recommandé de suspendre les opérations des 69 avions 777 en service et des 59 avions en stock équipés de moteurs Pratt & Whitney 4000-112 », a déclaré Boeing dans un communiqué.
Un Boeing 777-220 de la compagnie United Airlines, qui venait de décoller samedi de Denver (Colorado) pour Honolulu (Hawaï) avec 231 passagers et 10 membres de l’équipage, a dû faire demi-tour en urgence après l’incendie de son réacteur droit. L’appareil a pu se poser sans encombre sur l’aéroport de Denver et aucun de ses occupants n’a été blessé.
Réacteur en flammes
Une vidéo tournée par un passager du vol UA328 montre le réacteur droit de l’avion en flammes et permet de voir que le carénage du moteur endommagé a entièrement disparu.
Pendant que le Boeing regagnait l’aéroport, une pluie de débris, certains de grande taille, sont tombés sur une zone résidentielle de Broomfield, une banlieue de Denver. Personne n’a été blessé au sol, selon les autorités locales.
Steve Dickson a indiqué qu’un examen préliminaire des données de sécurité avait révélé la nécessité de contrôles supplémentaires des pales de la soufflante du type de réacteur concerné.
« Sur la base des informations initiales, nous avons conclu que l’intervalle entre les inspections devait être raccourci pour les pales creuses de la soufflante, qui existent uniquement sur ce type de moteur, utilisé uniquement sur des Boeing 777 », a déclaré ce responsable de la FAA.
Steve Dickson a ajouté que des responsables de la FAA rencontraient dimanche soir des représentants de Pratt & Withney et de Boeing.
Boeing dans la tourmente
L’avionneur américain a connu un grave problème ces dernières années avec un autre de ses modèles, le 737 MAX. L’avion a été interdit de vol en mars 2019 après deux accidents qui avaient fait 346 morts, celui de Lion Air en Indonésie en octobre 2018 (189 morts) et celui d’Ethiopian Airlines en mars 2019 en Éthiopie (157 morts).
Lors des deux accidents, c’est après avoir reçu des informations erronées d’une des deux sondes d’incidence AOA, indiquant que l’avion était en décrochage, que le logiciel de commandes de vol, le MCAS, s’était emballé malgré les efforts des pilotes pour le désactiver et avait mis l’avion en piqué, provoquant sa chute.
Boeing a dû en conséquence modifier le logiciel de commandes de vol et mettre en place de nouveaux protocoles de formation des pilotes avant que l’appareil ne soit de nouveau autorisé à voler, après plus de vingt mois d’interdiction.
Covid et conséquences
La reprise des vols commerciaux des Boeing 737 MAX a eu lieu à partir de décembre 2020, d’abord au Brésil, puis aux États-Unis et au Canada. Le premier vol commercial en Europe, sous les couleurs de la compagnie belge TUI fly, a eu lieu mercredi 17 février dernier entre Bruxelles et Alicante puis Malaga, en Espagne.
Lors de son lancement, le 737 MAX a remporté un grand succès auprès des compagnies aériennes, et il était le modèle de Boeing dont les ventes progressaient le plus vite jusqu’à son immobilisation en mars 2019.
La pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur le transport aérien international ont entraîné l’annulation de commandes portant sur des centaines d’appareils.
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