Aide financière : Paris et la Commission européenne s’accordent sur de nouvelles aides pour Air France qui devra abandonner 24 créneaux horaires à Orly Aéroport

Publié le 5 Avr, 2021

C’est du donnant-donnant. Paris et Bruxelles se sont mis d’accord sur le déblocage d’une nouvelle aide financière pour Air France. Mais en échange, la compagnie devra abandonner « un certain nombre de créneaux » à l’aéroport d’Orly, a annoncé dimanche le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

« Nous avons un accord de principe avec la commissaire européenne [chargée de la Concurrence] Margrethe Vestager sur un nouveau soutien financier », a-t-il confirmé dans l’émission Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro. Le ministre n’a toutefois pas précisé le montant de l’aide évoquée. Il « sera discuté avec Air France », un conseil d’administration est pour cela prévu lundi. Selon trois sources syndicales, un Comité social et économique central (CSE) extraordinaire a aussi été convoqué pour mardi à 9 heures.

Plus de 7 milliards perdus en 2020

C’est donc l’épilogue de semaines de discussions intenses entre Paris et la Commission européenne, gardienne d’une concurrence équilibrée. L’État français, qui détient 14,3 % d’Air France, est disposé à secourir de nouveau la compagnie, touchée comme tout le secteur aérien par la crise du Covid-19 et qui a perdu 7,1 milliards d’euros en 2020. Pour Bruno Le Maire, l’accord trouvé est « juste et proportionné ». A la Commission européenne, un porte-parole soulignait dimanche que si un État membre compte « accorder plus de 250 millions d’euros d’aide à la recapitalisation » à une entreprise disposant d’une part de marché importante là où elle opère, alors il doit « proposer des mesures supplémentaires pour préserver une concurrence effective », rapporte le site 20minutes.fr

En clair, la France est priée de proposer des mesures concurrentielles efficaces. Tout va donc se jouer sur des créneaux horaires d’atterrissage et de décollage à Orly. Mais « ce sera moins » que les 24 créneaux souhaités par la Commission. « C’était trop » selon le ministre, qui a plaidé le fait que « ça ne servait à rien de soutenir Air France d’un côté si c’était, de l’autre, pour valoriser excessivement la concurrence ».

Réduire les émissions de CO2

La compagnie devra aussi « faire des efforts de compétitivité », a prévenu le ministre de l’Economie. « Il y a des dizaines de milliers d’emplois derrière, c’est stratégique pour le pays », mais il faut « qu’Air France renoue avec des bénéfices […] Les contribuables font un effort, Air France doit faire un effort de son côté ». La compagnie doit aussi « continuer à réduire ses émissions de CO2 ». Cependant, « l’amélioration de la compétitivité ne passe pas nécessairement par la suppression d’emplois, par la destruction de valeur ».

Air France-KLM a déjà bénéficié d’aides publiques massives de Paris et La Haye : plus de 10 milliards d’euros, dont 7 milliards de prêts directs ou garantis par l’État français. Mais la pandémie perdure. Le groupe a ainsi perdu deux tiers de ses clients l’an dernier et sa dette a quasiment doublé à 11 milliards d’euros.

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