Le vol FR4978 de Ryanair, au départ d’Athènes à destination de Vilnius en Lituanie, a été dérouté dimanche matin vers Minsk, capitale de la Biélorussie, à la suite d’une alerte à la bombe. Passager à bord, Roman Protassevitch, un opposant biélorusse de 26 ans, a été arrêté à l’aéroport de Minsk après l’atterrissage d’urgence.
Cette interception d’un vol régulier par un avion de chasse, qui transgresse toutes les lois internationales qui régissent le transport aérien, a provoqué ce dimanche 23 mai la colère des dirigeants européens et de l’Otan. L’UE devrait, dès ce lundi 24 mai, décider de nouvelles sanctions contre le président biélorusse Loukachenko et ses soutiens.
Un avion de chasse biélorusse a intercepté dimanche un avion de ligne de la compagnie RyanAir à bord duquel se trouvait un militant de l’opposition qui a été arrêté à son arrivée à Minsk, suscitant une menace de l’Union européenne de prendre de nouvelles sanctions et une demande de l’Otan d’ouvrir « une enquête internationale ».
Le média d’opposition Nexta a annoncé que son ancien rédacteur en chef Roman Protassevitch avait été interpellé après l’atterrissage d’urgence à l’aéroport de Minsk de ce Boeing 737-800 effectuant la liaison Athènes-Vilnius, une information plus tard confirmée par la télévision d’État biélorusse.
Des condamnations unanimes
Les réactions se sont multipliées depuis l’incident, à commencer par celle de Ryanair : un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux explique avoir « notifié les agences de sécurité nationales et européennes compétentes ». Elle a présenté ses « plus sincères excuses à tous les passagers concernés par ce retard regrettable, qui était indépendant de notre volonté ».
L’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale, une branche de l’ONU), est « vivement préoccupée par l’apparent atterrissage forcé d’un vol Ryanair et de ses passagers, qui pourrait être en violation de la convention de Chicago. Nous espérons que de plus amples informations seront officiellement confirmées par les pays et opérateurs concernés ».
L’IATA a déclaré de son côté : « nous condamnons fermement toute ingérence ou exigence d’atterrissage d’opérations de l’aviation civile qui n’est pas conforme aux règles du droit international. Les détails de l’événement avec le vol # FR4978 ne sont pas clairs. Une enquête complète par les autorités internationales compétentes est nécessaire ».
L’indignation est encore plus forte chez les politiques, à commencer par l’Europe : pour la présidente Ursula von der Leyen, « le comportement scandaleux et illégal du régime en Biélorussie aura des conséquences. Les responsables du détournement de Ryanair doivent être sanctionnés. Le journaliste Roman Protasevich doit être libéré immédiatement ».
Une réunion du Conseil européen est prévue ce lundi soir, son président Charles Michel ajoutant : « Je condamne dans les termes les plus vifs » l’atterrissage forcé du vol à Minsk « et la détention signalée par les autorités biélorusses du journaliste ». Les dirigeants de l’UE discuteront de cet « incident sans précédent », et l’incident « ne restera pas sans conséquences ».
Immédiatement, l’Union européenne (UE) a appelé la Biélorussie à laisser repartir le Boeing de Ryanair et à permettre à « tous ses passagers » de poursuivre leur voyage, fustigeant « une action complètement inacceptable ». « Nous tenons le gouvernement biélorusse responsable de la sécurité de tous les passagers et de l’appareil. TOUS les passagers doivent pouvoir poursuivre immédiatement leur voyage », avait tweeté le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
En début de soirée, l’appareil a finalement pu reprendre son vol à destination de la Lituanie, où il s’est posé un peu plus tard.
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