Biocarburant : Air France réalise son premier vol long-courrier avec l’huile de cuisson

Publié le 19 Mai, 2021

Air France-KLM a réalisé mardi un premier vol long-courrier avec du carburant aérien durable, fabriqué par Total à partir d’huiles de cuisson usagées, affichant ainsi sa volonté d’utiliser un combustible plus respectueux de l’environnement malgré les vifs débats que suscite le rythme de son adoption au sein du secteur aérien rapporte l’agence Reuters Paris.

Le vol AF342 d’un Airbus A350 a décollé à 15h40 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à destination de Montréal avec 16% de carburant aérien durable (SAF, selon l’acronyme anglais, pour « sustainable aviation fuel ») dans ses réservoirs.

« Ce biocarburant, c’est 91% d’émissions de CO2 en moins par rapport au kérosène. Résultat: moins 20 tonnes de CO2 émises sur ce vol », s’est félicité sur Twitter le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

Ce vol « concrétise l’ambition commune des quatre groupes de décarboner le transport aérien et de développer une filière française de production de carburants aériens durables », ont assuré dans un communiqué commun Air France, Airbus, Total et ADP, l’opérateur de Roissy.


A compter de l’an prochain, la législation française imposera que les appareils en partance de France utilisent 1% de SAF en prévision d’un objectif de 2% d’ici 2025 et de 5% d’ici 2030 fixé par l’Union européenne.

Mais les compagnies aériennes traditionnelles cherchent à déroger à ces règles pour les vols long-courriers, arguant que cette exigence européenne les exposera à une concurrence inéquitable, en raison du prix très élevé du biocarburant par rapport au kérosène.

Cette position leur a valu une réponse cinglante des compagnies à bas coûts basées hors de l’Union européenne comme Ryanair, Wizz Air ou easyJet, qui ont écrit à l’UE en mars dernier pour exiger que les règles s’appliquent à tous les vols décollant du territoire européen.

Le directeur général d’Air France, Ben Smith, a déclaré mardi à Reuters que les compagnies avaient une responsabilité majeure dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en réitérant ses doutes quant aux quotas de SAF imposés par l’Europe aux vols long-courriers.

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