Crash du vol Rio-Paris : Airbus et Air France relaxés

Publié le 19 Avr, 2023

C’était une décision très attendue, près de quatorze ans après le crash du vol Rio-Paris, qui a causé la mort de 228 personnes. Le tribunal correctionnel de Paris a mis hors de cause Airbus et Air France, lundi 17 avril, jugeant que, si des « fautes » avaient été commises, « aucun lien de causalité certain » avec l’accident n’avait « pu être démontré ».

L’avionneur européen et la compagnie française étaient poursuivis pour « homicide involontaire » et le procès devait permettre de dire s’ils avaient commis ou non des fautes techniques ayant conduit directement à l’accident. Les deux entreprises encouraient 225 000 euros d’amende.

A l’issue du procès, qui s’est déroulé du 10 octobre au 08 décembre 2022, le parquet avait requis la relaxe des deux entreprises, estimant que leur culpabilité était « impossible à démontrer ». Un réquisitoire « que les parties civiles n’ont pas accepté, exclusivement à charge contre les pilotes et en faveur de deux multinationales », a répété Danièle Lamy, présidente de l’Association entraide et solidarité AF447, qui représente les proches des victimes, avant que tombe le verdict.

A l’annonce de la relaxe, certaines parties civiles se sont levées, comme stupéfaites, avant de se rasseoir, alors que la présidente continuait sa lecture dans un lourd silence. « Nous attendions un jugement impartial, ce n’a pas été le cas. Nous sommes écœurés », a réagi Danièle Lamy. « Il ne reste de ces quatorze années d’attente que désespérance, consternation et colère », a-t-elle ajouté. « On nous dit : “responsable mais pas coupable”, et c’est vrai que nous, on attendait le mot “coupable” », a déclaré Me Alain Jakubowicz, un de leurs avocats.

Air France « prend acte du jugement », selon un communiqué repris par le Monde (avec Afp) : « La compagnie gardera toujours en mémoire le souvenir des victimes de ce terrible accident et exprime sa plus profonde compassion à l’ensemble de leurs proches. »

Airbus a estimé que cette décision était « cohérente » avec le non-lieu prononcé à la fin de l’instruction, en 2019. Le groupe « exprime », lui aussi, sa « compassion » aux proches des victimes, et « réaffirme [son] engagement total (…) en matière de sécurité aérienne ».

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