Impact Covid-19 : Chute du nombre de passagers de 4,5 milliards à 1,8 milliards

Publié le 20 Déc, 2020

La pandémie est considérée comme le plus gros choc pour le secteur aérien depuis la Seconde Guerre mondiale. Lors de la tenue virtuelle le mois passé de la 76eme assemblée générale de l’Association du transport aérien international (IATA), il a été retenu que pour l’année 2020 les pertes globales étaient estimées à 157 milliards de dollars, contre 84 milliards avancés en juin dernier. Les compagnies aériennes devraient accueillir seulement 1,8 milliard de passagers contre 4,5 milliards en 2019, un niveau pas vu depuis 2003.

Tous les principaux paramètres opérationnels de l’activité passagers étaient négatifs, souligne l’IATA : le nombre de passagers devrait chuter à 1,8 milliard (60,5% de moins que les 4,5 milliards de passagers en 2019), soit « à peu près le même chiffre que celui de l’industrie en 2003 ». Les revenus passagers devraient reculer à 191 milliards de dollars, moins d’un tiers des 612 milliards de dollars gagnés en 2019. Cela s’explique « en grande partie par une baisse de 66% de la demande de passagers ». Les marchés internationaux ont été touchés « de manière disproportionnée » avec une baisse de 75% de la demande. Les marchés intérieurs, « largement propulsés par une reprise en Chine et en Russie », devraient mieux se maintenir et terminer 2020 à 49% sous les niveaux de 2019.

Une autre faiblesse est démontrée par les rendements passagers qui devraient baisser de 8% par rapport à 2019, et un faible coefficient d’occupation des passagers qui devrait être de 65,5%, en baisse par rapport aux 82,5% enregistrés en 2019 (« un niveau observé pour la dernière fois en 1993 »).

Les paramètres opérationnels pour le fret fonctionnent nettement mieux, note l’IATA, mais sont toujours « déprimés » par rapport à 2019 : le trafic devrait être de 54,2 millions de tonnes en 2020, contre 61,3 millions de tonnes en 2019. Les revenus du fret vont « à l’encontre de la tendance », progressant par rapport à l’année dernière de 102,4 à 117,7 milliards de dollars. Une baisse de 45% de la capacité globale, due en grande partie « à la chute brutale de la demande de passagers qui a réduit la capacité en soute critique pour le fret (-24%) », fait grimper les rendements de 30% en 2020. En 2019, le fret représentait 12% du chiffre d’affaires du transport aérien ; il devrait atteindre 36% en 2020.

En Europe en particulier, où les compagnies aériennes dépendent dans une large mesure des revenus du marché international, l’IATA estime pour 2020 la chute de la demande de 70% et celle des capacités de 51,6%, avec à la clé une perte de 26,9 milliards de dollars pour le Vieux continent.

« Les livres d’histoire enregistreront 2020 comme la pire année financière de l’industrie, sans exception. Les compagnies aériennes ont réduit leurs dépenses en moyenne d’un milliard de dollars par jour en 2020 et continueront d’accumuler des pertes sans précédent. Sans le soutien financier de 173 milliards de dollars des gouvernements, nous aurions vu des faillites à grande échelle », a déclaré Alexandre de Juniac, PDG sortant de l’IATA.

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