Si Boeing ne s’est pas encore lancée dans l’aventure, on sait qu’Airbus planche ardemment sur l’aviation du futur. Présentée comme propre, la flotte à venir sera composée d’appareils qui fonctionneront, selon certains constructeurs, en remplaçant le kérosène par de l’hydrogène.
korii.slate.fr informe qu’un nouvel acteur vient d’entrer dans cette prometteuse danse des vols sans émission de CO2. Groupement britannique liant le gouvernement et l’industrie aéronautique dans des recherches communes, l’Aerospace Technology Institute (ATI) a présenté son concept d’aéronef nommé FlyZero, un long-courrier capable de relier Londres à San Francisco sans escale, et propulsé par l’hydrogène.
Comme le note Bloomberg, l’idée de cette joint venture est de financer des projets à haut risque susceptibles de bénéficier ensuite à l’ensemble de l’industrie nationale. Et si, malgré de lourds investissements, des usages nouveaux et de rapides progrès, l’hydrogène pose encore quelques sérieuses questions, à la fois environnementales et économiques, la réussite de FlyZero pourrait bouleverser le paysage aéronautique bien au-delà du seul Royaume-Uni.
Mission zéro-émission
Le concept présenté par l’Aerospace Technology Institute, dont le succès devra également passer par de coûteuses et profondes transformations des infrastructures aéroportuaires, est un avion capable de transporter 279 passagers sur de longues distances.
D’une envergure de 54 mètres, soit quelque part entre les Boeing 767 et 787, propulsé par deux réacteurs, cet appareil stockerait son carburant à -250°C dans des réservoirs spéciaux situés à l’arrière et sur les flancs de son fuselage pour assurer un bon équilibre.
D’autres aéronefs de taille plus modeste, destinés aux liaisons régionales ou continentales, devraient être présentés dans l’année qui vient. Tout comme un plan économique et écologique un peu plus détaillé que le vœu encore pieux, émis par les responsables de l’ATI, de vols à hydrogène effectués dès le milieu des années 2030.
L’élément chimique de numéro atomique 1, l’hydrogène donc, n’est pas la seule piste actuellement explorée par les constructeurs aéronautiques et les compagnies aériennes pour décarboner leurs polluantes activités.
Fin novembre, Airbus publiait les résultats semble-t-il prometteurs des premiers vols de l’un de ses engins avec 100% de «sustainable aviation fuel», du carburant durable (SAF en anglais, CAD en français). Plus récemment, United Airlines alimentait intégralement avec ce type de carburant l’un des moteurs de l’un de ses avions commerciaux, lors d’un vol reliant Chicago à Washington D.C.: une première mondiale.
Il reste donc encore un gros paquet de miles à parcourir pour pouvoir voler sans ombre environnementale au tableau, ou du moins de manière plus responsable. Les choses avancent néanmoins sur plusieurs fronts, et elles avancent sans doute plus vite qu’on ne le croit.
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