Le gendarme américain de l’aviation, la FAA, a annoncé jeudi avoir infligé à Boeing une amende de 6,6 millions de dollars pour divers manquements à la sécurité, dont 5,4 millions pour ne pas avoir mis en œuvre certaines conditions d’un accord datant de 2015.
L’agence fédérale reproche aussi à des responsables de Boeing d’avoir exercé une pression excessive sur des employés effectuant des tâches au nom du régulateur dans son usine en Caroline du Sud, notamment lors d’une inspection d’un Boeing 787 « Dreamliner » en février 2020, détaille un communiqué.
Des défauts de fabrication sur cet appareil ont été découverts à l’été, poussant le constructeur à retarder des livraisons.
Pour Boeing, les pénalités annoncées jeudi « résolvent équitablement les sanctions civiles déjà annoncées tout en tenant compte des améliorations continues des processus de sécurité, de qualité et de conformité », selon un message transmis à l’AFP, rapporte TV5 Monde.
Cette amende tombe au moment où un avion Boeing, le 777, fait les gros titres après une avarie spectaculaire la semaine dernière à Denver. L’incident, qui n’a fait aucune victime humaine, a aussi braqué les projecteurs sur les relations entre l’avionneur et son principal régulateur.
– Pression –
Selon l’accord passé en 2015 avec la FAA, Boeing « s’était engagé à modifier ses processus internes pour améliorer et donner la priorité aux respects des normes réglementaires ».
Or le constructeur, qui avait déjà payé une amende de 12 millions de dollars à l’époque, « n’a pas atteint certains de ses objectifs », et « certains responsables de l’entreprise n’ont pas donné la priorité aux respects des règles de la FAA », estime le régulateur.
« J’ai répété à maintes reprises aux dirigeants de Boeing que la société devait donner la priorité à la sécurité et au respect des normes », a relevé le patron de l’autorité, Steve Dickson, dans le communiqué.
Selon un accord entre les autorités et le constructeur, des employés de Boeing peuvent par ailleurs, au nom de la FAA, procéder à l’inspection des avions et émettre des certificats de navigabilité.
Or entre novembre 2017 et juillet 2019, certains de ces employés étaient sous la direction de personnes non habilitées par la FAA. De plus, entre septembre 2018 et mai 2019, des employés ont été soumis à une pression indue de la part de cadres de Boeing, estime la FAA.
Le constructeur a écopé d’une amende de 1,1 million de dollars pour ces manquements.
Une autre pénalité, de 184.522 dollars, est liée plus spécifiquement à l’inspection du 787 de février 2020.
La FAA, décrié pour son inaction dans la crise de deux accidents mortels du 737 MAX, est de nouveau sur la sellette après une avarie spectaculaire dans l’ouest des Etats-Unis d’un Boeing 777 équipé de moteurs Pratt & Whitney.
L’autorité a révélé avoir envisagé d’imposer des inspections plus strictes sur ces moteurs après un incident sur un vol Japan Airlines fin 2020.
Le ministère américain des Transports a aussi publié un rapport mercredi, suite aux accidents du 737 MAX, estimant que la FAA devait améliorer et renforcer ses inspections des nouveaux avions.
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