Le Conseil international des aéroports – Europe (ACI Europe) s’était engagé, en 2019, à atteindre la « neutralité climatique » d’ici à 2050. Le 20 mai, 91 aéroports ont avancé la date butoir à 2030.
Plus de 90 aéroports européens se sont engagés à atteindre la « neutralité carbone » dès 2030, a annoncé jeudi 20 mai le Conseil international des aéroports – Europe (ACI Europe), l’instance les fédérant. C’est un objectif en avance de vingt ans sur les promesses du secteur mais il n’inclut pas les émissions de gaz à effet de serre des avions eux-mêmes.
En juin 2019, l’ACI – Europe, qui représente plus de 500 installations aéroportuaires dans 55 pays, avait épousé l’objectif des États membres de l’Union européenne de parvenir à une « neutralité climatique » d’ici à 2050.
Cet objectif a jusqu’ici été soutenu individuellement par 235 aéroports, représentant 68% du trafic passagers en Europe en 2019, avant que le secteur soit bouleversé par la pandémie de Covid-19, selon un dernier pointage d’ACI Europe divulgué le 20 mai.
Quatre-vingt-onze aéroports membres ont pris de l’avance sur ces objectifs et « doivent tenir leurs engagements de ‘zéro émission nette’ dès 2030 », a ajouté l’organisation.
Selon ACI Europe, les 10 aéroports gérés par l’organisme suédois Swedavia, dont Stockholm-Arlanda, ont récemment atteint cet objectif. « L’aéroport international d’Athènes devrait suivre d’ici à 2025 », selon la même source.
Les installations s’étant fixé l’objectif 2030 sont notamment les aéroports de la Côte d’Azur dont Nice, ceux de Rome, Amsterdam-Schiphol, les aéroports norvégiens, Copenhague, Bâle-Mulhouse, Marseille-Provence ou Lyon Saint-Exupéry, a détaillé ACI Europe.
Les engagements d’ACI Europe et de ses membres couvrent « les opérations qui sont pleinement sous leur contrôle », et n’incluent donc pas les vols. Ils consistent à « réduire les émissions au maximum, et de traiter la question des émissions restantes à travers des investissements dans la capture et le stockage de carbone », selon l’organisme.
Attention au risque « d’effet ciseau »
Le secteur aérien européen tout entier (outre les aéroports, les compagnies et les industriels de l’aéronautique) a pour sa part publié en février sa feuille de route pour une neutralité carbone en 2050. Baptisé « Destination 2050 », ce document mise notamment sur les carburants alternatifs et les progrès technologiques, ainsi que les échanges de quotas d’émission pour amorcer la transition.
Les ONG de défense de l’environnement critiquent généralement le recours aux mécanismes de capture de carbone et de compensation des émissions, demandant d’y recourir seulement une fois que toutes les autres solutions de réduction ont été mises en œuvre.
Le directeur général d’ACI Europe a aussi mis en garde contre un risque « d’effet ciseau » étant donné la chute spectaculaire de l’activité économique des aéroports européens depuis le début de la crise sanitaire il y a quatorze mois, qui a mis de nombreux gestionnaires en difficulté. « Les investissements dans le développement durable vont en souffrir en premier », a affirmé Olivier Jankovec, cité dans un communiqué, parcouru par Capital.fr
« Il faut que l’UE et les États membres s’en occupent en priorité, ils doivent assumer leurs responsabilités en termes de réglementation et d’aide financière lorsqu’ils parlent de rendre les aéroports plus ‘verts' », a-t-il ajouté.
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